Après la mort de son mari, Viviane (Semia) a tenté de rester en Tunisie. Le gouvernement de l'époque lui a demandé de changer de nom, elle a catégoriquement refusé pour ne pas renier Lazhar Chraïti.

Les conditions de vie demeuraient insupportable.
Sous l'emprise de la peur, les commerçants ne lui vendaient plus rien. Mais chaque mois, un homme courageux de Gafsa (Abdelaziz) lui apportait un couffin de nourriture pour elle et ses enfants.

Veuve à 25 ans avec 5 enfants, les biens de son mari saisis (une villa à Ezz-Zahra et une ferme à Medjez El-Bab), sans ressources, elle dut se résoudre à quitter la Tunisie.

Arrivé en Suisse, les difficultés n'ont pas cessé. Au début vivant grâce aus soutiens d'associations caritatives, sous la menace de mise sous tutelle des enfants par l'Etat, elle les plaça  dans différents pensionnats durant 10 ans. Coupé de leur famille et de leur patrie, les enfants ont vite perdu l'usage de l'arabe.

A la sortie de l'adolescence ils décidèrent de faire des démarches afin de réhabiliter leur père et d'établir la vérité sur les circonstances de son décès.

A l'arrivée de Ben ali, naissait un grand espoir, les promesses de changements se sont transformés en cauchemar, les promesses creuses, les administrations de l'Etat qui traitaient toujours la famille Chraïti de paria, comme au temps de Bourguiba.

Malgré des demandes incessantes, malgré la persévérence de la famille, aucune réhabilitation, ni les biens ne seront rendus.

Tout au long de ses années, l'aide et les interventions de Me Mokhtar Namouchi, comme représentant de la famille et son soutien indéfectible, a toujours conforté la famille Chraïti dans son espoir de rétablir un jour la mémoire de Feu Lazhar Chraïti.